Selon les derniers tests de l’IIHS, père des récompenses Top Safety Pick, les récentes améliorations structurelles apportées à nos véhicules ne profitent qu’aux conducteurs – pas aux passagers avant. L’Insurance Institute for Highway Safety (IIHS), vous connaissez? C’est ce regroupement américain d’assureurs qui «crashe» les véhicules et dont les tests d’impact, en complément avec ceux de la National Highwyay Traffic Safety Association (NHTSA), livrent le portrait «sécuritaire» – ou pas – de nos véhicules.
Le test et son déroulement
Il y a quatre ans, l’IIHS a enrichi sa panoplie de tests d’un nouvel exercice : celui du faible chevauchement. Essentiellement, il s’agissait de voir comment réagissent nos véhicules lors d’une collision à 65 km/h avec une barrière heurtant leur premier quart avant gauche – là où, justement, se positionne le conducteur.
Vous vous rappelez sans doute que l’épreuve avait donné bien du fil à retordre aux véhicules, très peu s’y étant illustrés avec succès.
Mais rapidement, les constructeurs avaient révisé le châssis de leurs produits et, aujourd’hui, la majorité des modèles qui font leur entrée sur le marché passent haut la main le test de faible chevauchement.
Le hic, c’est que ce test d’impact ne « frappe » que le côté gauche des véhicules. L’IIHS a donc voulu voir si les récentes améliorations apportées du côté conducteur profitaient aussi aux passagers assis à l’avant.
La réponse est, malheureusement: non.
Des sept utilitaires compacts mis au banc des accusés, seul le Hyundai Tucson a fait belle figure, accordant la même (bonne) protection à son passager avant qu’à son pilote.
Les six autres utilitaires, qui avaient pourtant obtenu la note « Bonne » à la collision à faible chevauchement côté conducteur, n’ont obtenu que la note « Acceptable », « Marginale », voire « Pauvre » pour la même collision, mais du côté droit.
Les trois premiers auraient récolté une cote « Acceptable » et les deux suivants auraient dû se contenter d’une cote « Marginale », si le nouveau test avait été intégré aux épreuves officielles.
Le Toyota Rav4 est le seul du lot qui aurait obtenu une cote «Pauvre». Lors de pareil accident, son passager avant aurait été mis à mal non seulement par l’enfoncement de la structure d’un tiers de mètre dans l’habitacle, mais il aurait été menacé d’éjection avec la portière qui s’est entrouverte sous l’impact.
Devant des résultats semblables, l’IIHS a souligné que les améliorations structurelles apportées par les constructeurs ces dernières années, du côté où il y a toujours un occupant, auraient maintenant tout avantage à s’étendre jusque du côté passager.
L’organisme dit d’ailleurs considérer l’intégration de cette épreuve à son programme de sécurité dès l’an prochain. Il dit même songer à en exiger la réussite dès 2018 pour l’obtention de sa mention Top Safety Pick, celle-là même qui a forcé la main aux constructeurs pour la standardisation du système de stabilité (ESC), l’amélioration de la résistance des toits et… le freinage automatisé d’urgence.
Notez que cette illustre mention qui gratifie actuellement les Buick Encore, Honda CR-V, Mazda CX-5, Nissan Rogue, Subaru Forester et Toyota Rav4, ces six utilitaires l’auraient tous perdu, si le plus récent test de faible chevauchement côté passager avait été fait officiel.